samedi 18 avril 2020

Critique Ciné: Return of Godzilla (1984)

Je vous ai parlé de Godzilla: King of Monsters (ici), il est peut-être normal que je vous parle des versions Japonaises, avec ce Return of Godzilla de 1984, premier film d'une série de sept longs-métrages, ceux de l'Ère Heisei ; et réalisé par Koji Hashimoto... ce qui je suis sûr, ne vous dit strictement rien, comme à moi aussi.


Goro Maki, un journaliste et photographe tombe en pleine mer sur un navire de pêcheur porté disparu depuis la veille, à la suite d'une tempête. Il y découvre à son bord l'équipage tout entier, décédé de cause peu naturelle, les victimes semblant momifiées. Néanmoins, à l'abri d'un casier, un membre de l'équipage est rescapé: Hiroshi Okumura.


Goro a tout juste le temps de constater qu'il vit encore, qu'une créature monstrueuse l'attaque. La bête, semblable à un cloporte géant, tente de le tuer comme elle l'a fait avec les marins. In extremis, alors que Goro pensait mourir, Hiroshi le sauve en tuant la créature.


Ses esprits repris, Hiroshi explique ce qu'il a vu la nuit dernière: une créature tellement immense qu'il ne pouvait l'apercevoir entièrement, jaillissant d'un volcan. Ramené sur la terre ferme, il est révélé que les créatures sont des parasites préhistoriques, remontées à la surface par le réveil d'une menace bien plus importante: Godzilla.

(Photos non-contractuelles)

Première chose à noter pour ce film, c'est qu'il s'agit d'une suite au Godzilla original de 1954, balayant les 30 années de longs-métrages sortis après ce dernier. Un reboot/retcon avant que la chose ne soit courante et à la mode à Hollywood.

Au premier abord, le film a (très) mal vieilli. Quiconque a déjà vu un film avec des acteurs japonais sait qu'il est difficile de juger leur jeu, tant celui-ci est souvent surjoué, héritage du théâtre kabuki. Par contre, pour ce qui est du jeu des acteurs occidentaux, on peut honnêtement dire qu'ils jouent comme des pâquerettes.

Au passage, petite précision, la version que j'ai est le montage original, et non celui des Américains qui comprend plus d'acteurs "caucasiens". Comme je n'ai pas vu cette version, je ne connais pas les différences entre les deux, à part la fin qui est différente, avec une petite voix-off. Parce que vous savez, un film avec que des Japonais, c'est difficile à voir...

Ce qui a le plus souffert du temps, outre une photographie très pauvre, c'est les SFX. Je sais que c'est difficile de juger un Kaiju-eiga sur cette partie-là, puisque bien souvent, ce sont des films à petit budget, les Japonais n'ayant pas l'habitude d'injecter des millions dans leur film comme le feraient les Américain.


La même année par exemple, est sortie Ghostbusters (30 millions de $), Indiana Jones et le temple maudit (28 millions) et Gremlins (11 millions) ; et on peut largement dire que ces films n'ont pas, voire peu, prit une ride. Mais là, à titre de comparaison, le budget du film (6,25 millions de $) est à peine en dessous de celui d'un autre film à "petit" budget qui a bien mieux vieilli: The Terminator (6,4 millions).

Cette sensation vient du fait que le kaiju-eiga japonais est attaché à ses "codes": Godzilla est toujours joué par un cascadeur dans un costume, se déchaînant dans des villes miniatures et sur des maquettes. Autant dire que les ficelles des SFX sont grosses. Mais moi, j'aime bien le coté artisanal de ce cinéma, même si Godzilla a une salle tronche.


Le scénario n'oublie pas non plus son contexte géopolitique, le film se déroulant durant la Guerre Froide. L'URSS manque de rentrer en guerre avec les USA, à la suite de la disparition d'un sous-marin Russe dû à Godzilla.

Le Japon calme le jeu en révélant qui est le véritable coupable, et pose ses couilles sur la table quand les deux puissances demandent aux Japonais d'atomiser le monstre sur le territoire. Ce rappel du contexte apporte un peu de réalisme au film, réalisme tout de suite balayé par les tanks à canon laser et le Super X des Japan Self-Defense Force.


Le reste du scénario est classique, mais avec tout de même un petit rebondissement. Godzilla est tué lors de son attaque de Tokyo par le Super X. Mais à cause de l'interception d'une ogive nucléaire russe, lancée suit à un problème "technique", l'explosion de l'arme déchaîne un orage "nucléaire" qui réanime le monstre.

Mais la fin donne l'impression que la Toho n'était pas sûre du succès du film, puisque les japonais arrivent à vaincre Godzilla, en l’ensevelissant dans le cratère d'un volcan, laissant le sort du kaiju incertain. Musicalement, Reijiro Koroku fait du bon travail, sans recycler les thèmes musicaux des précédents films. La musique qu'il a composé pour la "mort" de Godzilla est l'une des plus touchante du film, surtout quand elle est accompagnée des images de la chute du monstre.



Bonus, la fin version US

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