mardi 14 avril 2020

Critique Comics: Spawn tome 1: Ressurection

Difficile de critiquer un comics, surtout quand on a l'habitude d’exécuter un tel exercice sur des figurines. Je m'y étais déjà essayé sur mon précédent blog, mais ça ne m'avait pas plus intéressé que cela.

Alors pourquoi maintenant me direz-vous? Déjà, parce que pour exister, il faut produire. Et aussi parce que maintenant, je me sens prêt à le faire. J'ai choisi comme sujet un comics que j'ai commencer à lire tardivement: Spawn.


Spawn, anciennement Al Simmons lorsqu'il était encore vivant et humain. Ancien soldat et membre d'une agence secrète du Gouvernement Américain, il est trahi par sa hiérarchie, qui le fait assassiner. Ses actions de son vivant le destinant à l'Enfer, il conclut un pacte avec le démon Malebolgia, Seigneur du cercle infernal où il a attérit, pour revenir sur Terre.

Sauf que Malebolgia s'est joué de lui, le trahissant à son tour. Al Simmons revient bien à la vie, mais  cinq années après sa mort, et sous une tout autre forme. Méconnaissable et brûlé sur tout le corps, il est en plus affublé d'un costume à la cape rouge, bardé de pointes et de chaines, semblant doté d'une conscience, celui d'un Hellspawn, un guerrier des Enfer destiné à répandre la mort sur Terre. Sa résurrection a eu également un autre prix: sa mémoire. Al ne se souvient plus de sa vie d'avant, sauf d'une chose: il avait une femme.

Voilà le résumé du point de départ de ce premier tome de Spawn, publié par Delcourt en 2006, et comprenant les numéros 1 à 13. Comme beaucoup de premier, celui-ci pose les bases de l'univers où évoluera Spawn. On y découvre ses pouvoirs, avec leurs limites et également le fait que Spawn n'en est pas totalement le maître.

Ses pouvoirs ne sont d'ailleurs pas illimités, et plus il s'en servira, plus il se rapprochera d'une seconde mort, le renvoyant une seconde fois en enfer près de son maître Malebolgia.

Tous les personnages importants à son histoire y sont également présentés en plus de Malebogia, le "nouveau" patron de Al. Jason Wynn, l'ancien patron de Al ; Sam et Twitch, les deux flics réglos de New York, entraînés malgré eux dans des événements qui les dépassent ; les SDF de Rat-City, le quartier où demeure Al ; et bien-sur, Wanda. La veuve de Simmons qui s'est depuis marié avec Terry, meilleur ami du défunt Al; et avec qui elle a eu une fille: Cyan.


Todd McFarlane nous expose son univers durant tout ce tome, sans vraiment encore de gros enjeu. Spawn recherche juste ses souvenirs, et les coupables de sa mort ; tuant ceux  se dressant sur son chemin, au détriment de sa vie au final. Car comme dit plus haut, chaque utilisation de ses pouvoirs le rapproche d'un aller simple pour l'enfer. Spawn est donc tiraillé entre répandre la justice au prix de sa vie, ou rester inactif et laisser le mal s'épanouir autour de lui.

Une galerie de méchant récurrent y est déjà présentée: Overkill, un cyborg tueur-à-gage, engagé par le parrain de la mafia new-yorkaise ; Billy Kincaid, le dérangeant tueur en série de fillette ; et Violator, un démon envoyé par Malebogia pour surveiller Spawn.


On comptera également au scénario Alan Moore, avec un épisode s'attardant sur l'Enfer et la structuration de ses cercles, ainsi que leur "fonctionnement". Episode qui est probablement le meilleur de ce tome. Et puis on a Frank Miller, avec l'histoire la plus anecdotique de tout le volume.

On y suit deux bandes rivales en pleine guerre de gang, qui se dispute le bout de quartier où crèchent Simmons et ses amis clochard. Ces derniers étant prit entre deux feu, dans une histoire qui ne les concerne pas, Spawn décide d'y mettre un terme à sa façon. C'est bas du front et bourrin, et sert juste à montrer que Al est le parton du coin.

La partie graphique est entièrement assurée par Todd McFarlane. Le dessinateur bichonne son bébé tout le long du tome, avec de belles planches détaillées, fleurant bon les années 90 avec ces grosses pétoires, des gros muscles, et des femmes au mensuration de mannequin. Et de la violence et du sang.


Car oui, Spawn est un comics violent où le sang gicle et les têtes roulent. Mais il est également perturbant. Il n y a qu'à voir le sort des victimes de Kincaid, ou même celui que lui réserve Spawn ; et bien plus tard l'Enfer. Ce n'est donc pas une série pour tout le monde.

McFarlane prend également un malin plaisir à disséminer ça et là des petits clins d’œil, aussi bien à l'univers partagé d'Image Comics (Shadowhawk, Savage Dragoon), à des auteurs de comics (une bouteille de whisky de la distillerie Moore Miller), qu'à d'autres comics indépendants (la peluche Cerebus dans la chambre de Cyan). Même Violator sous sa forme clownesque arbore un t-shirt Image Comics.

A noter qu'il manque à la continuité de ce tome les numéros 9&10, qui pour des raisons de droit n'ont pas pu être réédités Cela n'impact pas la compréhension de la série, mais l'un d'eux présente tout de même des personnages essentiels à la mythologie de Spawn que l'on reverra régulièrement par la suite: Cogliostro, un autre résident de Rat-City semblant en connaitre plus sur Spawn que lui même; et Angela, une guerrière céleste chasseuse de Hellspawn.

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